L'arnaque du travail dominical

 

Assiste-t-on à un mouvement de masse, revendiquant le droit des salariés à travailler le dimanche ? Non, en réalité nous assistons à une nouvelle escroquerie montée de toutes pièces par les médias bourgeois, et soutenue par une poignée de petits chefs et d’étudiants qui, par inconscience, jouent le jeu de la trahison de classe.

Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, l’enjeu de cette mascarade n’est pas, pour les salariés, d’obtenir la liberté de travailler plus pour gagner plus. Ce serait faire preuve de naïveté et d’ignorance que d’espérer voir le patronat céder, en l’absence totale de rapport de force social, la moindre augmentation. L’enjeu est, une fois de plus, que les travailleurs acceptent de dégrader leurs conditions de travail pour permettre aux grandes enseignes d’ouvrir quand bon leur semble. Ils trouveront toujours un travailleur dans le besoin pour accepter du travailler la nuit, le dimanche ou à temps partiel.

Ouvrir légalement tous les magasins le dimanche ne servirait que les intérêts des capitalistes. Leur objectif est de nous faire accepter leur « flexibilité » : travailler 7 jours sur 7, 50h par semaine et pour des salaires « compétitifs » (c’est-à-dire les plus bas possibles). Or, si le travail de nuit et le dimanche est actuellement mieux payé, c’est qu’il n’est pas la norme, qu’il fait figure d’exception. Les déréglementations le banalisant de plus en plus, le travail le dimanche, s’il est légalisé, sera alors payé comme un jour normal. Les patrons s’en frottent déjà les mains !

Mais le repos du dimanche a été arraché par la lutte comme un temps de repos en commun, important pour la vie en société. Il représente aussi un temps où l’homme peut se réaliser en dehors du rapport aliénant de producteur/consommateur. Il doit et devra rester un droit non-négociable !

Que l’on soit chômeurs ou étudiants, le prolétariat est notre classe et nous défendons nos intérêts face aux capitalistes. Car ce sont bien eux qui nous plongent dans la misère. Cette misère qui contraint les étudiants à faire des boulots précaires et sous-payés, pour financer des études de plus en plus chères, et qui contraint les chômeurs à accepter n’importe quelles conditions de travail.

Le soi-disant débat sur le travail du dimanche n’est qu’une tentative de plus de manipuler l’opinion, au nom du libéralisme économique vers toujours plus de servitude volontaire.

Etudiants, chômeurs, salariés, refusons la précarité !

LUCHO

Publié dans Combat n°32 Automne 2013