La bourse
ou la vie ?
On les entend très souvent se plaindre de trop travailler ou au contraire pas assez ; du poids de l’État (charges, administration) ou au contraire de son manque d’implication en cas de pépins. Dans le jeu de la concurrence capitaliste, les petits entrepreneurs,
commerçants ou artisans, en somme, tous ceux qui veulent échapper à leur condition de salariés et être leur propre patron sont en bien mauvaise posture. Ils sont toujours le cul entre deux chaises et n’ont pas les épaules pour lutter face aux grandes firmes. Fusion, acquisition, en un mot les gros qui mangent les petits, voilà la marche normale du capitalisme depuis son origine.
Les petits commerces tombent chaque jour davantage sous le joug de leurs fournisseurs ou dans les bras des géants de la distribution qui agissent en véritable donneur d’ordre, les dépossèdent de leur métiers en leur dictant comment produire, quoi vendre et comment le vendre. À la lumière des crises, ceux qui tombent se rendent bien compte que ni l’État, ni les banques ne jouent pour eux. Pourtant, à la fin, si quelques uns auront fait de bonnes affaires, entretenant ainsi l’illusion, la plupart auront mis la clef sous la porte... Quelle solution pour sortir de cette fin prédestinée ? Le socialisme ! Pleins de petits magasins d’État qui n’existeraient que dans le but de rendre de vrais services à la population !
Imaginez la vie des quartiers et des villages renaitre grâce un réseau de production et de distribution dont la seule préoccupation serait la qualité de nos vies et de notre consommation ! Cela, le système actuel est incapable de nous le proposer. Car la règle est simple et nul ne peut s’en détourner : produire à moindre coût et vendre le plus possible. Peu importe la qualité du kebab, faut faire du bif !
Imaginez de vrais boulangers produire du vrai pain et des vrais croissants ou des libraires pouvant se spécialiser ou se diversifier et ne plus remplir leur vitrine avec les mêmes succès préparés par les maisons d’éditions comme à Leclerc. Imaginez des pharmaciens qui vous donnent de vrais conseils et ne cherchent plus à vendre leur produits parapharmaceutiques hors de prix ou bien des fleuristes, bouchers, magasins d’informatique et autres, qui ne refourgueraient plus leurs invendus, ne pousseraient plus à la consommation.
Et quel bonheur, pour les salariés de ces petits patrons de se débarrasser des charges de travail démesurées, de ne plus devoir faire tourner la boutique seuls, de pourvoir demander des congés quand ils le veulent sachant qu’ils seront remplacés, de pouvoir bénéficier des avantages que l’on peut trouver dans les grandes entreprises.
Quelle satisfaction enfin, de débarrasser notre société de l’esclavagisme des enfants et du travail gratuit des femmes qui se retrouvent à la rue en cas de séparation ou de faillite de l’entreprise familiale.
Imaginez tous ces petits patrons transformés en salariés, se détendre, avoir le temps de s’occuper de leur famille, de faire du sport, des activités culturelles et intellectuelles ; plus sereins, ils seraient débarrassés de cette condition de petit-bourgeois aliénés dans un monde de gros bourgeois. Ils seraient guidés uniquement par l’amour du métier et du travail bien fait, ils deviendraient ainsi de véritables amis du peuple.
NEYA