Nous ne sommes pas
de la chair à patrons !
Les faits ne manquent pas, malheureusement, pour dévoiler l'exploitation capitaliste et la dégradation des conditions de travail ces dernières années.
On pourrait évoquer le suicide d'un postier, père de famille et employé depuis 34 ans à La Poste. Dans une lettre posthume il incrimine l'entreprise et l'accuse de l'avoir "totalement détruit". C'est loin d'être le premier cas de suicide à La Poste, la caisse primaire d'assurance maladie a déjà reconnu un lien entre un suicide et les conditions de travail inhumaines imposées aux salariés. Récemment, une employée du même groupe a fait un AVC sur son lieu de travail, mais ses supérieurs l'ont obligée à rester à son poste malgré ses plaintes. "Finis ton travail, on appellera les pompiers tout à l'heure", lui a-t-on rétorqué ! Il a fallu qu'un délégué du personnel appelle les secours au bout de plusieurs heures pour que cette mère de famille soit conduite à l'hôpital, où un AVC et un problème cardiaque ont été révélés. D'après son médecin, l'accident a été causé par une accumulation de stress. Et comme si tout ça ne suffisait pas pour incriminer La Poste, le délégué du personnel qui a sauvé la vie de sa collègue en appelant les secours a été suspendu de ses fonctions ! La direction a sans doute mal pris qu'il veuille réunir un Comité extraordinaire sur les conditions de travail suite à l'accident de sa collègue. Et des exemples comme ceux-là, on peut en trouver partout tant cette course au profit et à la productivité s'envenime un peu plus chaque jour sur nos lieux de travail.
Ceux qui s'enrichissent grâce au travail de millions de prolétaires et qui nous payent au lance-pierre n'en ont rien à foutre de notre santé ou de notre bien-être. Une des pires contradictions du capitalisme est qu'une partie du peuple se détruit la santé au travail tandis que l'autre galère entre chômage et contrats précaires. Ne cachons pas nos souffrances chacun dans notre coin, organisons nous ensemble pour remédier aux maux de notre époque.
La Loi Travail ainsi que toutes les mesures similaires ne vont faire que dégrader encore plus les conditions de travail et faciliter les licenciements. C'est pourquoi nous devons nous opposer massivement à cette loi du patronat. Travailleurs, chômeurs, étudiants, nous ne pouvons compter que sur nos forces et notre solidarité de classe ! Il n'y a plus rien à espérer du patronat et de ses gouvernements, si ce n'est un durcissement de la dictature du capital. Une société plus juste et égalitaire est possible, mais nous devrons lutter pour l'obtenir ! Alors relevons la tête et n'ayons plus peur de se réapproprier collectivement les mots d'ordre révolutionnaires : socialisation des moyens de production, répartition du travail, pouvoir aux Assemblées Populaires, planification de l'économie et gratuité d'accès à tous les services publics !
LUCHO
Publié dans Combat n°42