Etat d’urgence,

de qui se moque-t-on !

 

L’état d’urgence a été de nouveau prolongé par l’Assemblée nationale jusqu’au 26 Mai. L’Etat souhaite maintenir la pression sur la population et ses organisations, surtout à l’heure de lancer une vaste offensive contre le code du travail.

 

manif état d'urgence monpellier ARM Combat 

Condamnation de militants syndicaux à de la prison ferme, assignation à résidence de militants écologistes, interdiction de manifestation, c’est un véritable Etat policier qui se met en place. Sous prétexte de lutter contre le terrorisme l’état d’urgence permet de perquisitionner jour et nuit, d’enfermer des individus chez eux et de les placer sous surveillance électronique, d’instaurer des couvre-feux, de dissoudre des associations et de fermer des lieux publics ou privés, et tout cela sur de simples décisions administratives.

Or ces mesures répressives ont démontré leur inefficacité. Sur les 3397 perquisitions opérées dans le cadre de l’état d’urgence seulement 5 ont débouché sur une procédure antiterroriste. Le bilan est minable. Mais pour les responsables politiques bourgeois, l’objectif est ailleurs. Grâce aux attentats la bourgeoisie peut détourner l’attention des problèmes sociaux et se doter d’un arsenal répressif contre tous ceux qui « porteraient atteinte à la sureté de l’Etat ou à l’ordre public ». Ainsi, c’est la surenchère sécuritaire et nationaliste chez les hommes politiques. La « loi de protection de la nation » par exemple, qui autorise la déchéance de nationalité, n’a pas vocation à dissuader le passage à l’acte terroriste. C’est une loi démagogique, à l’image de tous ces représentants de la bourgeoisie qui s’emploient à longueur de journée à insuffler des sentiments d’angoisse à travers les médias, les écoles ou au travail. Ce n’est pas le flicage de la population ou l’interdiction des manifestations, ni même la prison qui empêcherons l’un de ces tarés de se faire exploser. Pour ne pas subir à nouveau ce genre de massacre il faut s’attaquer aux causes.

Pour couper le mal à la racine il faut comprendre d’où sortent ces fanatiques. Ils sont le produit du chaos que sème la compétition capitaliste mondiale pour le contrôle de zones d’influences toujours plus grandes. A l’origine, il y a la volonté de l’impérialisme occidental -Etats-Unis en tête- de liquider les régimes au Moyen-Orient qui ne lui sont pas entièrement dévoués. Pour cela, nos gouvernements n’hésitent pas à financer et armer les groupes les plus réactionnaires pourvu qu’ils s’en prennent au régime en place. Et les fanatiques islamistes sont les principaux partenaires des Etats occidentaux et d'Israël dans ce jeu de dupes macabre.

En Afghanistan déjà, les Etats-Unis armaient les talibans contre l’Union Soviétique, puis se sont servis du 11 septembre 2001 pour intervenir militairement et proclamer le Patriot Act toujours en vigueur. Après les attentats du 13 novembre le gouvernement proclame l’état d’urgence et bombarde « massivement » la Syrie. Impérialisme et terrorisme se font écho sans cesse.

Nous ne nous rallierons pas derrière le gouvernement français et ses sales guerres en Libye, au Mali, en Syrie ou ailleurs. Pour le peuple la véritable guerre est sociale contre la bourgeoisie et son Etat. C’est pour cela que le gouvernement cherche à renforcer son pouvoir de police et éteindre toute contestation. Dans ce système capitaliste, la démocratie doit se résumer à mettre un bulletin dans l’urne et les libertés démocratiques trouvent rapidement leurs limites. Organisons-nous et opposons à cet Etat bourgeois la voix et la force de nos Assemblées dans chaque quartier, chaque entreprise.                

 NEYA