Autoroutes :

Les parasites du capitalisme

 

L’étau capitaliste se ressert de plus en plus sur la classe salariée. En effet, en début de chaîne nous sommes exploités dans notre rôle de salarié, et à la fin du cycle, nous sommes rackettés dans notre rôle de consommateur-vache-à-lait.

Dans cette société où la marchandise est reine, nous ne sommes pas des usagers, mais des clients. Aujourd'hui, les péages autoroutiers en sont l'exemple le plus frappant. Ces portes d'entrées payantes vers les voies rapides sont une des aberrations ô combien néfastes de notre quotidien de travailleur en France. 

Sans retracer toute l'histoire des privatisations, rappelons qu'entre 2002 et 2005, les autoroutes ont été cédées par l'Etat à des grosses sociétés privées comme Vinci, Eiffage, Bouygues et Albertis, le tout pour "quelques" milliards. Les contrats de cession ont été prévus, dès le départ, pour assurer de juteux profits pour ces entreprises : ils stipulent que toute amputation de leurs marges serait compensée, soit par une augmentation du prix des péages, soit par un allongement de la durée des concessions. Le trafic économique est donc fluide pour les actionnaires de l'autoroute. Pour les "prolos" c'est une toute autre histoire...

Si l'on prend en compte l'augmentation de la taxe sur le diesel pour 2015, en plus de l'augmentation annuelle des péages, nous risquons d'avoir de plus en plus mal au portefeuille. Depuis 2006, ce sont presque 15 milliards d'euros de dividendes qui sont allés directement dans la poche des actionnaires autoroutiers ! Et si vous n'avez pas apprécié l'expression "consommateur-vache à lait", ceci devrait vous faire valser : sur 100 euros de péages payés par le client, 22 sont du profit net pour les entreprises...

Pendant que le gouvernement coupe un par un les budgets de la protection sociale, précarisant encore plus les pauvres, l'argent des caisses de l'Etat coule à flot dans les poches des capitalistes. On pourrait encore parler de l'arnaque de la privatisation des parkings, de la SNCF, de l’électricité...Ou encore du fait que le métro parisien coûte encore plus cher au contribuable en étant payant, juste pour ne par faire concurrence aux sociétés privées d’autobus !

La bourgeoisie est devenue une classe "parasite", c'est à dire une classe sociale qui ne peut survivre qu'en entravant complètement la notion de bien commun. Elle ne peut plus jouer, aujourd'hui, le rôle progressiste qu'elle a eu lors de la révolution industrielle, en élevant le niveau de vie du peuple, libéré du féodalisme. A notre époque, cette classe parasitaire freine délibérément la production, elle empêche la réalisation, pourtant possible, des besoins de tout le peuple. Les bénéfices bourgeois ne sont que du racket. Pour maintenir leurs taux de profit, ils doivent sans cesse exploiter de nouveaux marchés et faire pression pour amputer nos salaires. 

Voilà pourquoi nous sommes révolutionnaires, voilà pourquoi nous militons pour l'abolition de la propriété privée des moyens de production. Nous voulons que le progrès économique profite à chaque travailleur, à chaque famille. Une fois la classe parasite jetée dans les oubliettes de l'histoire, le peuple sera libre de développer la société en fonction de ses besoins. Il sera enfin possible d'établir la gratuité de nombreux services dans les transports, l'alimentation... 

L'insurrection du prolétariat sonnera le glas du racket légal et de l'exploitation. L'avenir sera communiste ou ne sera pas !

LUCHO

Publié dans Combat n°37 Novembre 2014