Réforme des retraites :
Bilan funeste d’une mascarade syndicale
Prétextant un risque de « faillite » du pays, Macron et sa clique, en bons serviteurs des puissants, n’ont pas perdu de temps pour imposer une énième « réforme » contre les travailleurs du pays : ce sera désormais 43 années de cotisation avec report de l'âge légal à 64 ans pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein alors qu’il en fallait « seulement » 37,5 il y a encore trente ans, le tout dans un contexte où la moitié des travailleurs de plus de 55 ans sont écartés de l’emploi !
Mais qu’est-ce que les syndicats ont fait pour s’opposer à une telle régression sociale ? Une mascarade des plus hypocrites sur fond de gesticulations parlementaires de la part de leurs petits copains de la gauche bourgeoise ! En effet, depuis janvier 2023, l’intersyndicale, si fière de son unité, a lancé plus d’une dizaine d’appels à des journées de grève et de mobilisation sans lendemain. Pourtant, à la mi-février, il était explicitement question d’accepter le rapport de force et de préparer une grève reconductible pour le 7 mars ! Seulement, à quelques jours de la date fatidique, il n’en était déjà plus question, l’intersyndicale avait baissé son pantalon ! Fort heureusement, certaines équipes syndicales ont quand même décidé, à l’image des éboueurs de Paris, de partir en grève, faisant naître un début de dynamique de lutte. Le 16 mars, le gouvernement décidait d’utiliser le 49.3 pour passer sa réforme en force, ce qui engendra des réactions de révolte et ce qui amplifia soudainement la dynamique gréviste jusqu’à la journée de mobilisation enflammée du jeudi 23 mars. Mais, dès le lendemain, la bourgeoisie ayant probablement pris peur et usée de son influence sur les syndicats et sur ses appareils politiques ou associatifs de gauche, tout avait déjà été tué dans l’œuf ! Tandis que l’intersyndicale ne défendait même plus le retrait de la réforme, préférant quémander pathétiquement une « médiation » et une « pause » au gouvernement, les appareils politiques et associatifs de gauche multipliaient les manœuvres de diversion, en boycottant des rassemblements unitaires au profit de soudaines nouvelles préoccupations autour de la future loi Darmanin sur l’immigration ou encore autour du thème des violences policières.
En somme, malgré une semaine de montée de révolte et les nombreux sacrifices consentis par les lutteurs du pays, la pernicieuse trahison des directions syndicales et de l’ensemble des partis politiques de gauche, a permis à la réforme de passer, à la clique au pouvoir de rester et au prolétariat de trépasser.
Mais notre heure viendra, notre révolte éclatera !