Et pour nous vendre cette infâme régression sociale, les politiciens bourgeois répètent leurs promesses habituelles : simplifier le code du travail créera des emplois, nous devons réformer notre modèle social archaïque, etc.
Toujours les mêmes mensonges, comme pour le Pacte de responsabilité, qui fit cadeau de 40 milliards d'euros de charges sociales aux capitalistes, et comme la loi Macron, qui développa le travail de nuit et du dimanche. Mais faire des cadeaux aux riches et faciliter les licenciements n'a jamais créé d'emplois, au contraire, le chômage concerne aujourd'hui plus de 6 millions de personnes !
Cette réforme, qui nous est présentée comme "une nécessité" ou un "progrès économique" par les politiciens bourgeois, signifie pour la classe salariée un retour aux conditions de travail du XIXe siècle. En effet, ce projet de loi privilégie les accords par entreprise, en aggravant la remise en cause des garanties collectives (du privé comme du public). Les travailleurs seront donc livrés individuellement et sans défense face aux requins du capital.
Par exemple, un salarié qui refusera de travailler plus pour des cacahuètes pourra être viré, une éventuelle opposition syndicale pourra être contournée, quant aux prud'hommes, ils n'auront bientôt plus les moyens de défendre qui que ce soit. De leur côté, les bourgeois sont aux anges, comme le chef du Medef, Pierre Gattaz, pour qui cette réforme va "dans le bon sens".
Depuis l'annonce de ce projet, la contestation commence à prendre de l'ampleur au niveau syndical et étudiant, ainsi que sur les réseaux sociaux.
Soucieux de se mettre dans la poche les syndicats les plus soumis (CFDT en tête), Manuel Valls se dit ouvert pour apporter des "améliorations" à cette réforme, mais sur le fond rien ne changerait, et c'est bien son retrait pur et simple qu'il nous faut imposer. Pour tenter de saper les appels à manifester lancés par les étudiants, la ministre du travail, Myriam El Khomri, n'a rien de trouvé de mieux que de les insulter. En effet, elle estime "absurde" que les jeunes puissent avoir "peur" de son projet de réforme du travail, qui servira soi-disant à mieux les protéger de la précarité... Un tel niveau de mépris mérite une riposte digne de ce nom camarades !
Oui madame la ministre bourgeoise, les jeunes ont peur car vous leur proposez un avenir de misère et d'esclavage, pour gaver de bénéfices tous vos petits copains banquiers et actionnaires !
Mais que l'on soit étudiants, chômeurs, travailleurs précaires ou en CDI, nous avons totalement raison de ne pas croire la propagande bourgeoise et de contester cette énième réforme anti-ouvrière, nous qui constatons jour après jour l'explosion de la pauvreté et la généralisation de la précarité sur le marché du travail.
C'est bien d'une guerre de classes dont il s'agit, une guerre qui est menée chaque jour par les capitalistes. Ils savent très bien s'y prendre pour masquer leur rapacité en nous faisant passer leurs intérêts pour l'intérêt général. Sur le terrain de la lutte des classes, il n'y a que deux camps aux intérêts clairement opposés. Alors c'est à nous, prolétaires, d'en avoir conscience et de s'unir, car seule la lutte collective peut faire avancer nos revendications.
A l'initiative d'organisations étudiantes, qui coïncide avec une grève à la SNCF et à la RATP, des manifestations auront lieu le 9 mars dans tout le pays. Les principaux syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires...) se sont mis d'accord pour une journée de grève nationale et de manifestations le 31 mars avec pour objectif le retrait de cette réforme. Ce mois de mars 2016 sera donc le mois de la mobilisation, l'occasion pour la classe salariée de manifester contre ce gouvernement qui ne cesse de voler les pauvres pour donner aux riches.
Notre mobilisation devra être à la hauteur des enjeux. Nous ne pouvons plus nous contenter de quelques manifs par-ci par-là, sans lendemain et sans esprit de révolte. A l'heure où nos ennemis de classe veulent nous plonger dans un individualisme extrême, nous devons répliquer par un mouvement collectif d'ampleur, sinon nous allons continuer à subir réforme après réforme. Pour cela, nous devons mettre en place dans chaque ville, des assemblées générales ainsi que des comités de lutte afin que notre mouvement soit structuré et efficace. Forts de nos organisations de lutte, nous pourrons dépasser les dirigeants syndicaux mous du genou et leurs discours déconnectés de la rage populaire. Avec des millions de manifestants dans la rue, nous avons le devoir de ne rien lâcher jusqu'à faire céder le gouvernement.
Nous, communistes révolutionnaires, seront comme toujours à l'avant-garde de la contestation, pour propager la perspective d'un changement révolutionnaire. Nous n'avons plus rien à espérer dans ce système qui ne profite qu'aux riches. Seule une révolution pourra mettre fin à l'exploitation infernale du capital sur le travail.
Camarades, réveillons-nous, renouons avec la lutte ! Tous dans la rue pour affronter le gouvernement et le patronat !
LUCHO
Publié dans Combat n°41