On nous dit pourtant qu’éco-emballage -entreprise privée agréé par l’Etat- réduit l’impact des emballages sur l’environnement. Pas vraiment !
On nous dit aussi qu’éco-emballage organise le dispositif du tri et du recyclage en France. Pas exactement !
On nous dit encore qu’éco-emballage a pour mission de mieux trier, de recycler et de réduire les emballages ménagers. Pas du tout !
En réalité, contrairement à ce que laisse entendre le matraquage publicitaire dans les médias, Eco-emballage n’a pas un seul agent trieur ou recycleur dans les centaines de centres de tri ou de valorisation des déchets de l’hexagone ! Eco-emballage nous ment avec la bénédiction des pouvoirs publics et sur le dos des consommateurs et du peuple qui financent cette « belle » institution sans s’en rendre compte.
Le système Eco-emballage : Comment ça marche ?
C’est une usine à gaz assez astucieuse qui rapporte et qui donne bonne conscience aux industriels et aux gouvernements. L’idée est la suivante : selon le principe « pollueur-payeur » décidé par l’OCDE et l’Union européenne, les industriels doivent prendre en charge les pollutions générées par leurs activités. En 1992, les industriels français, en particulier ceux qui génèrent de l’emballage (Danone, BSN, saint Gobin, l’Oréal, etc.), ont eu l’idée « géniale » de créer ensemble un organisme qu’ils contrôlent qui financerait plus ou moins les vrais acteurs de la collecte et du tri des emballages, à savoir les communes et les syndicats de commune. Le principe est simple : à chaque emballage produit, une écotaxe est versée aux syndicats de commune. L’avantage pour les industriels est évident. Cela ne leur coûte rien puisque cette écotaxe est rajoutée aux prix du produit pour tous les industriels qui vendent en France. Pas de problème de concurrence et c’est le consommateur qui paye !
Ainsi tout le petit monde des bourgeois est content. Les gouvernements se sont déchargés du problème sur les industriels et les communes. Les industriels répondent à leurs obligations réglementaires sans être incités à réduire le volume d’emballage et sans que cela ne leur coûte de l’argent pendant que les communes touchent des aides payées par les consommateurs (environ 700 millions par an).
Avant la mise en place d’écoemballage, le service de collecte et de tri était financé par la taxe d’ordures ménagères incluse dans la taxe foncière que seuls les propriétaires payent. Pour faire simple, avant le système Eco-emballage les classes défavorisées ne payaient pas. Avec Eco-emballage elles payent sans s’en rendre compte !
Aujourd’hui Eco-emballage continue allègrement de développer son monopole avec la bénédiction des médias (qui taisent volontairement l’arnaque) et des gouvernements successifs qui ont signé un nouvel agrément de 6 ans en 2010, lorsque J.L Borloo était ministre de l’environnement.
Et le comble c’est qu’écoemballage ne finance même pas la totalité du coût réel du recyclage (60% au lieu de 100%), d’où les réticences des collectivités, qui financent la différence en augmentant les impôts locaux. C’’est donc une nouvelle fois le peuple qui paye.
En somme, le système Eco-emballage est un très bon exemple de l’imposture du pouvoir capitaliste en matière de protection de l’environnement… Dans les faits, Eco-emballage ne sert qu’à faire payer les pauvres et à contourner les règles sensées limiter un peu la pollution. Au final, éco-emballage, en proposant des postes de cadres grassement rémunérés dans ses directions régionales, recycle surtout –avec notre argent- les cadres vieillissants des entreprises capitalistes ou les « fils de » des chefs de cabinets ministériels…
Correspondant Combat